Quelques exemples d'engagements de jeunes de banlieue montrent différentes figures de leaders associatifs issus de milieux populaires.
Devant l'extension croissante du nationalisme basque au sein de l'Eglise catholique basque au cours des premières décennies du XXe siècle, la hiérarchie réagit et de nombreux prêtres basques furent exilés en Amérique à cause de leur position. Si au début l'exil ne représente que des cas isolés, après 1910 l'émigration augmente, pour atteindre son apogée avec la guerre civile espagnole. La participation de ces prêtres au processus d'expansion du nationalisme dans les colonies basques d'Amérique fut essentiel et leur aide fut également très utile aux émigrés qui quittèrent le pays basque jusqu'à la guerre de 1936-1939.
A la lumière du cas du Québec, l'auteur propose une réflexion sur le rôle de l'intellectuel vis à vis du cas spécifique des "petites nations". Il s'interroge sur la façon d'assumer l'interpellation nationaliste dans un contexte de culture réputée précaire et fragile. La difficulté étant de se soustraire à la sirène de l'appartenance sans par ailleurs nier sa responsabilité, en tant qu'intellectuel, de contribuer à l'édification d'une conscience collective libératrice. A partir de quelques suggestions de F. Dumont, voici un débat serein sur un terrain plein de passions.
Analyse des changements survenus au sein de la classe dirigeante de la communauté italienne installée à New York entre 1830 et le début du XXe siècle à travers l'étude de la composition sociale de la première élite d'expatriés italiens, de leur participation au Parti Républicain et du rôle qu'ils ont joué vis-à-vis des Irlandais, opposés à leur politique. Toutefois, à la fin du XIXe siècle, l'accroissement de l'immigration italienne aux Etats-Unis et la perception de son caractère stable font des Italiens une communauté plus prisée par les démocrates, ce qui va permettre l'ascension politique de plusieurs leaders italo-américains, des "padroni" pour la plupart, dont les trajectoires migratoires sont analysées ici.
La participation politique et électorale des Français d'origine maghrébine a longtemps été envisagée par les auteurs en sciences sociales sous un angle capacitaire et méritocratique. Leur principale préoccupation était d'attester scientifiquement de la capacité des individus d'origine maghrébine à devenir de "bons citoyens français", respectueux des valeurs démocratiques et républicaines. Les auteurs examinent ici les mobilisations associatives et politiques des populations d'origine maghrébine durant ces quinze dernières années ainsi que le rôle joué par les élites et les leaders d'une part et par les institutions publiques d'autre part.
Mise à jour du rapport annuel sur les extrémismes en Europe. Ce rapport fait le bilan et analyse les phénomènes extrémistes sous leurs différentes formes dans 40 pays européens. Il présente les idées, les leaders, leurs interrelations et l'influence en termes d'opinion publique ainsi que le poids électoral respectif des mouvements racistes, antisémites et intégristes.
A partir d'un échantillon d'associations en France (Provence Alpes-Côte-d'Azur et Nord Pas-de-Calais), l'étude retrace l'histoire de la vie associative créée par les générations issues de l'immigration, principalement maghrébine. Du point de vue du leadership des dirigeants, on constate un double mouvement d'usure de la participation politique et de professionnalisation des acteurs dans le cadre du développement social des quartiers ou de la politique urbaine locale. Ce qui permet de relativiser les effets de promotion sociale des militants contraints à un clientélisme financier pour maintenir un volant d'emploi précaire sans renoncer à une marge d'action autonome.
Evaluation et perceptions de dirigeants d'associations communautaires à caractère ethnique en ce qui concerne l'intégration économique des personnes d'origine haïtienne, italienne, juive et libanaise dans la région métropolitaine de Montréal. Les 84 leaders ont été interviewés sur la segmentation du marché du travail, la discrimination dans le monde du travail, l'accueil et la formation de la main-d'oeuvre, le syndicalisme, les programmes d'accès à l'égalité en matière d'emploi et l'entreprenariat ethnique. Les résultats des interviews témoignent de la diversité de conditions sociales qui prévalent au sein de leurs groupes respectifs, diversité qui renvoie aux caractéristiques internes des communautés étudiées et aux facteurs structurels et conjoncturels qui influent sur l'insertion de la main-d'oeuvre.
Les associations issues de l'immigration nées durant les années 1980 qui s'étaient investies dans la marche des beurs et l'obtention des droits civiques sont aujourd'hui engagées dans les politiques locales et des activités à caractère social, plus pragmatiques. C'est l'histoire de cette évolution de la vie associative et de ses militants à travers le leadership de ses dirigeants que retrace cette étude qui comporte, en outre, une partie consacrée aux associations de femmes et aux français-musulmans rapatriés. Un volume d'annexes est consacré à la restitution des entretiens de cadres associatifs qui s'apparente à l'élite des générations issues de l'immigration.
Omero Schiassi était le leader le plus important de la résistance antifasciste en Australie. Né en 1877 près de Bologne, il fut victime de la persécution fasciste, et en 1924 il fut contraint d'émigrer en Australie, s'installa à Melbourne où il fonda en 1928 la Concentration antifasciste d'Australie, et en 1943, le mouvement "Italie libre", en préconisant le renversement du régime fasciste et la restauration de la démocratie en Italie.
Réflexion sur la construction de l'union de la classe ouvrière aux Etats-Unis face aux changements démographiques affectant la force de travail. L'accent est mis sur la sensibilité des responsables syndicaux ou de partis à la notion de conscience de classe et d'un système de domination caractérisé par des privilèges de race et de sexe. Les stratégies, découlant de l'idéologie de la "conscientisation", visant à la coalision interne et à la participation démocratique sont étudiées ainsi que celles contribuant à l'accès au pouvoir des minorités raciales et des femmes blanches.
La mobilisation collective des jeunes issus de l'immigration maghrébine accélère le glissement d'un questionnement politologique du leadership islamique vers l'associatif dans un premier temps, et de l'associatif vers le politique, dans un second. L'islam n'est plus considéré comme l'unique vecteur de mobilisation : il devient une dimension parmi d'autres. Dès lors qu'ils reconnaissent à ces populations une capacité à s'organiser sur le plan politique, les chercheurs sont conduits à s'organiser avec les acteurs susceptibles d'opérer ce passage au politique. Il est difficile de comprendre l'engouement actuel des politologues et des sociologues pour la question de l'élite, si nous ne prenons pas en considération cette dimension normative. En fait, les recherches françaises sur les élites issues de l'immigration maghrébine renvoient implicitement à une recherche d'individus "capables" de porter l'idéal de passage à l'explicite est sous-jacent dans nombre de travaux. En tous cas, la consolidation d'un espace franco-maghrébin relativement autonome et l'effervescence créatrice du phénomène associatif issu de l'immigration prouvent l'existence de relations étroites entre ces différentes catégories d'élites, même si celles-ci s'expriment le plus souvent sur un mode conflictuel.
Le problème du mouvement associatif ethnique en Argentine représentait, il y a quelques années, un thème prometteur. Cependant, avec le temps, l'étude a perdu de sa consistance conceptuelle et de ses hypothèses. Cet article est une étude comparative de cinq associations ethniques établies à Luján (Argentine). La perspective de l'étude des sociétés espagnoles, italiennes et françaises de secours mutuels de Luján entre 1870 et 1920 montre quelques préoccupations présentes dans les premières propositions et souligne le rôle qu'ont joué les réseaux sociaux avant et après l'émigration.
A travers la mémoire collective et l'action collective menée par les générations issues de l'immigration durant les années 1983-1993, le livre retrace l'histoire des marches successives et la quête de participation politique des jeunes des cités. Il analyse les mutations de la vie associative : leaderships, politisation puis déclin des militants, défiance et désillusion vis à vis du politique et apprentissage d'une citoyenneté conçue comme un contre-pouvoir issu du quartier.
Pour rendre compte de la situation post-migratoire en Europe continentale, l'auteur, ayant distinguée entre catégorie ethnique et communauté ethnique et entre élites ethniques et leader ethnique, trace le bilan et les enjeux théoriques de l'étude des élites et du leadership ethniques. Dans la troisième partie de l'article, l'exemple de la collectivité belge francophone d'origine italienne sert à illustrer les propositions théoriques avancées.